Conakry le 12 Mai 2023: Les pressions s’accentuent sur le pouvoir de la transition en Guinée suite à la morts de civils en marge des manifestations des 09 et 10 mai 2023. Les Forces Vives de Guinée (FVG), groupement d’acteurs sociaux et politiques à l’initiative de ces manifestations a établi un bilan d’au moins « sept morts, 32 blessés et 56 interpellations ». Un bilan qu’elles imputent aux Forces de Défense et de Sécurité (FDS) qui auraient fait usage d’armes à feu dans le maintien d’ordre.
Dans une communication (relative à cette situation) ce vendredi 12 mai 2023, le Chercheur au Bureau régional pour l’Afrique de l’Afrique de l’Ouest et du Centre de l’ONG Amnesty International, Fabien OFFNER, attire l’attention des autorités guinéennes quant à la cessation de l’usage non seulement des armes à feu mais aussi de l’usage disproportionnée de la force publique dans les opérations de maintien d’ordre. L’appel fait suite à d’autres manifestations projetées par les FVG. « Alors que les Forces Vives de Guinée ont lancé d’autres appels à la mobilisation [manifestation], Amnesty International appelle les autorités [guinéennes à respecter strictement les lois et engagements sur l’utilisation des armes à feu, à mener des enquêtes approfondies pour déterminer les circonstances dans lesquelles les personnes ont été tuées et blessées, et à respecter le droit à la liberté de réunion pacifique ».
Dans le compte rendu du conseil des ministres du jeudi 11 mai 2023, le porte-parole du gouvernement a fait savoir que les poursuites judiciaires restent maintenues contre les responsables du FNDC et autres acteurs libérés au soir de la première journée de manifestation. Fabien OFFNER estime que les autorités doivent mettre fin à toute action de cette nature contre les intéressés qui, on le rappelle, ont passé près d’un an en détention sans jugement pour avoir organisé des manifestations. « Amnesty International appelle les autorités à abandonner toutes les charges contre eux [les responsables du FNDC] et Saikou Yaya BARRY, Secrétaire exécutif de l’Union des Forces républicaines, poursuivis pour avoir simplement exercé leur droit à la liberté d’expression et de réunion pacifique ».
Sous le CNRD (Comité national du Rassemblement pour le Développement), ce sont désormais 24 personnes tuées dans des manifestations, selon les organisateurs. À leur arrivée au pouvoir, les militaires ont promis de corriger ce genre d’erreur du passé. Ces discours paraissent aujourd’hui comme des moyens pour faire consommer le coup d’État militaire (contre l’ancien président Alpha) par la Communauté internationale
Saa Joseph KADOUNO