Conakry le 08 février 2018 : Le réseau des femmes du Mano pour la paix (REFMAP) à sa tête sa présidente, Madame Hadja Saran Daraba, a animé un point de presse autour des violences perpétrées avant, pendant et après les élections communales et communautaires du 04 février 2018, dont les résultats officiels doivent être proclamés dans les heures qui suivent par l’institution indépendante chargée des élections en guinée : la CENI.
D’entrée, la présidente a commencé par un bref aperçu sur la genèse du REFMAP, qui a été créé en avril 2000 à Abuja avec le soutien de la CEDEAO, de l’OUA, et du système des Nations Unies, sur une initiative des Femmes Africa Solidarité. Elle pour objectif :
- Intégrer le perspectif genre dans le processus de résolution des conflits en Afrique de l’Ouest en général et dans le bassin du fleuve Mano en particulier ;
- Permettre aux femmes d’assumer une citoyenneté responsable dans la prévention et la gestion des conflits ;
- Favoriser l’émergence d’une culture de paix équitable en Afrique ;
- Participer à l’accélération du processus d’intégration sous régionale et régionale ;
- Faire connaitre et valoriser le rôle de la société civile, notamment dans sa composante féminine.
Ses domaines d’activités vont de la sensibilisation, à la formation, le plaidoyer, la promotion du leadership féminin, en passant par l’observation électorale, la prévention et la résolution des conflits.
Nanti de nombreuses interventions en Afrique, notamment le déblocage du dialogue politique entre les trois Gouvernements : Libérien, guinéen, et sierra léonais qui a abouti au Sommet des Chefs d’Etat de la Mano-River Union en 2002, à Rabat au Maroc, ainsi qu’en Guinée pendant les crises successives que le pays a traversé ces dernières années ; le REFMAP plus que jamais depuis 2003, appelle au strict respect de nos textes institutionnels en Guinée, qu’il suppose être en avance à ceux de la sous-région en matière de droit des femmes, en matière de paix et sécurité et voir même en matière de décentralisation etc… mais hélas qui ne sont jamais pris en compte par les citoyens, malgré les vulgarisations des instruments juridiques que nous avons jugé importants, notamment : la constitution, le code civil, le code domanial, plus tard le code électoral et nous les avons transcrits dans six langues nationales. Nous avons effectués des formations dans toutes les régions administratives du pays en associant toutes les préfectures, les élus locaux avec tous les présidents des C.R.D sur les techniques de gestion et de prévention des conflits.
Hadja Saran Daraba, de dire que la position stratégique de la Guinée avec ses pays frontaliers qui ont presque tous connus la guerre, doit nous amener à réfléchir à plus d’un titre à ne pas connaitre le même sort et c’est pourquoi le REFMAP est toujours allé à la base pour former les responsables de proximité.
La crise qui nous interpelle tous aujourd’hui est, ce processus électoral qui est pratiquement l’aboutissement de dix ans de luttes. Depuis 2006, les acteurs de la société civile, les acteurs politiques ont négocié de pied ferme les conditions de l’exercice d’une citoyenneté libre et responsable. Nous nous sommes dotés de documents juridiques et réglementaires à travers lesquels nous exerçons notre citoyenneté puis que nous somme un Etat.
Mais malheureusement, le REFMAP a constaté que les documents juridiques et réglementaires sont constamment remis en cause par différents acteurs. La question que nous nous posons est de savoir est-ce que les outils que nous disposons, est-ce qu’ils sont appropriés pour l’action politique puisqu’ils ont tous été voté ?
On a crié corps et âme à la création des Institutions Républicaines, mais nous en faisons quoi, si nous les mettons en cause systématiquement ?
Quand ça nous arrange on s’en accommode et quand ça ne nous arrange pas on dénonce. Donc A qui la faute ?
Voilà des questions auxquelles le REFMAP va s’attaquer en consultant tous les acteurs. Mais d’ici là, nous pensons qu’il est important qu’on s’entende sur les règles du jeu et cela dans la paix et la quiétude sociale.
C’est ce cri de cœur que le REFMAP lance à l’ensemble des guinéens , à travers la société civile, les acteurs politiques, les confessions religieuses et toutes les sensibilités pour faire de la Guinée un Havre de paix, seul remède pour trouver une solution et un terrain d’entente à nos différends .
Lamine TOURE, Directeur de Publication
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