CONAKRY 08/12/2017 : Débuté le 03 décembre 2017 à l’hôtel NOOM, le ‘’Marché de Noel’’ qui est à sa quatrième édition, est un espace d’exposition, de vente, et d’écoute de produits de l’artisanat guinéen, mais aussi de promotion et de vulgarisation des jeunes talents acteurs du numérique en Guinée.
L’accompagnement de la Guinée dans un développement durable passe essentiellement par des actions novatrices et salvatrices qui font participer la couche n’ayant pas bénéficié d’un parcours scolaire abouti, mais qui développe un génie créateur dans l’artisanat aussi bien en milieu rural qu’en milieu urbain. Cette couche représente plus de 60% de la population, aujourd’hui. Voilà donc, un secteur qui mérite d’être soutenu, boosté et accompagné sur tous les plans et à tous les niveaux : de l’agroalimentaire à l’industrie textile en passant par la confection d’articles tels que les chaussures en peau tannée, de bijoux etc.
Cet espace d’exposition qui a vu jour il y a de cela quatre années est l’œuvre de l’ONG ‘’ENTREPRENDRE ENSEMBLE’’ ; initiée et pensée par mademoiselle Maimouna Diakhaby fondatrice de la dite ONG.
Pour mieux comprendre le concept votre site d’information DSP vous livre l’interview qu’elle a bien voulu accorder :
DSP : Pouvez-vous vous présentez à nos lecteurs ?
Maimouna Diakhaby : Je me nomme Maimouna Diakhaby fondatrice de l’ONG ‘’ENTREPRENDRE ENSEMBLE’’.
DSP : Vous êtes à votre quatrième édition du ‘’Marché de Noel’’ ; pouvez-vous revenir un peu sur vos motivations et sur l’objectif recherché par ce genre d’exposition , de promotion de l’artisanat et du NTIC en Guinée ?
Maimouna Diakhaby : Il y a quatre ans et c’était la période de Noel, il n’y avait pas d’activité sur le plan festif. L’idée a été de mettre quelque chose en place pour occuper l’espace en tant que citoyenne. Je suis venue avec cette idée de faire un marché ou on aurait à parler d’artisanat, par ce que les guinéens ont du talent et comme on sait, l’artisanat est le plus vieux métier du monde.
Si vous prenez un pays comme la France, l’artisanat est la première entreprise donc il a des capacités au niveau de la croissance économique, des capacités de création qui sont énormes ; donc l’idée c’était de mettre l’emphase sur cette possibilité qu’on peut avoir en Guinée et mettre en lumière les talents des artisans guinéens. Qui dit Artisanat-Economie traditionnelle, moi je pense tout de suite par opposé à l’Economie moderne ou numérique. Le numérique offre aussi d’innombrables possibilités, et l’on voit que l’Afrique fait un grand pas et qu’on dépasse dans une certaine mesure les occidentaux quand on parle de numérique et surtout quand on voit le potentiel du numérique en Guinée, on est pratiquement au minima 10 millions à avoir des téléphones qui nous donnent une opportunité de créer de l’emploi ou de s’auto employer. A l’instar des pays comme le Kenya, le Rwanda, et le Sénégal, l’idée c’est de pouvoir mettre ces deux secteurs ensembles et de voir ce que ça peut offrir ; c’est ainsi que le ‘’Marché de Noel’’ a commencé et on est à sa quatrième édition. Le dimanche on était à l’hôtel Noom et aujourd’hui nous sommes à la Blue zone de kaloum pour trois jours jusqu’au 10 décembre. Nous sommes des jeunes, nous travaillons ensemble et nous arrivons à mettre quelque chose en place qui puisse tenir la route.
DSP : Quelle est la particularité de cette édition 2017 ; et pensez-vous que vous êtes suffisamment appuyés par le gouvernement et vos différents partenaires ?
Maimouna Diakhaby : Il faut savoir que c’est toujours la même chose, on est toujours sur l’artisanat et le numérique et cela continuera jusqu’à ce qu’on arrive au niveau de la perfection. Moi je pense qu’il ne sert à rien de faire toujours de nouvelles choses quand on a pas maitriser encore tous les enjeux et toutes les possibilités que nous offrent l’artisanat et le numérique ; surtout qu’en Guinée c’est vrai qu’on a du talent, mais malheureusement les artisans font toujours la même chose. Il y a très peu de créativité, et s’il y a créativité, les finitions ne sont pas bonnes donc il y a un accompagnement à faire, une amélioration à faire au niveau des artisans.
Après il y a une sensibilisation à faire au niveau de la population pour consommer Guinéen. Quand on veut un Bazin, porter un Bazin guinéen mais qu’il soit pour autant de meilleure qualité que celui qu’on retrouve au Sénégal par exemple.
Il y a encore d’innombrables possibilité pour maitriser ce secteur de l’artisanat, pareille pour le numérique, on est seulement à nos débuts, on a de jeunes talents comme Thierno Diallo de EASY LINK, celui qui a fait l’application +224, la jeune fille de « MAYALANY », le jeune homme de « LONIYA » ; mais il nous faut plus de personne comme ça pour qu’on ne puisse pas tous les citer. En Guinée on n’a pas de bibliothèques, mais on peut tous avoir une bibliothèque dans notre poche grâce à nos Smartphones. Les problèmes on peut les transformer en opportunité grâce au numérique et également à l’artisanat. Quand vous prenez par exemple l’artisanat en Guinée, 65% de la population est analphabète. L’artisanat offre cette opportunité de s’auto employer par ce que l’acquisition des compétences se fait facilement, on n’a pas besoin d’aller à l’école, c’est traditionnel on peut apprendre d’une manière ou d’une autre en parlant d’autres langues.
Cette année on a commencé une exposition sur les acteurs du numérique et les acteurs de l’artisanat ; l’idée c’est de la faire pendant une année et la faire tourner au niveau des ministères, des écoles, dans plusieurs lieux pour que les gens prennent conscience des talents qu’on a et regardent aussi le gap qu’il y a comblé face aux autres pays et face à nous même.
Au sujet de l’accompagnement, on ne l’a pas été par le gouvernement, on n’est pas forcément allé vers eux et je pense aussi qu’il est important pour les guinéens de faire en dehors du gouvernement et dans ce sens je me sens vraiment une citoyenne qui a un devoir envers sa nation.
Si j’ai une idée, je la mets en place, si le Gouvernement m’assiste tant mieux. On a beaucoup plus besoin de créativité même au niveau du Gouvernement. Le Ministère du Tourisme, malgré leur faible budget peut faire des rentrées d’argent avec de la créativité puisqu’il y a des moyens d’avoir des partenariats en dehors.
Par contre, on a des partenaires qui ont cru en nous pour cette quatrième édition qui sont les suivants : le groupe Winning SMB, le groupe Guicopres, la Fondation KPC, le groupe CHEC, Total également on a eu d’autres formes de partenariat avec l’institut français, Conakry Capitale Mondiale du Livre et l’Harmattan qui nous accompagne avec des stands et des livres, le restaurant le Damier et l’impérial pour le mangers des enfants orphelins bénéficiant des largesses de l’ONG. Vous comprendrez avec moi que nos partenariats ne sont pas basés forcément sur l’aspect financier ; et tant que ONG, on veut d’une seule chose c’est d’être crédible.
DSP : DSP vous remercie et bonne continuation.
Interview réalisée, par Lamine TOURE, Directeur de Publication du site d’information www.dspguinee.org
Contact : 620 78 11 32