L’on se rappelle encore du drame qui s’est abattu, le mardi 22 aout 2017 sur la capitale, Conakry, sur les riverains de la déchetterie située dans le quartier Dar Es Salam, endeuillant plusieurs familles, créant des sans domiciles par l’ensevelissement des habitats à proximité.
Ce matin du mercredi 30 aout 2017 un collectif composé des membres des familles directement touchés et des corps socioprofessionnels (journalistes, enseignants etc…) Y résidant ainsi que le chef de quartier, étaient à la Maison de la Presse, pour un éclaircissement sur la décharge et pour large diffusion de leurs préoccupations face à ce drame.
A l’entame, Charles Demba, Chef de quartier de Dar Es Salam ou se trouve la décharge, déclare « Si l’Etat veut qu’on quitte ces lieux et qu’on maintienne la décharge, qu’on nous dédommage et on est prêt à quitter. Mais on aura peur de quitter, quand on nous dit partez sans rien par ce qu’on a rien. » De poursuivre, « S’il y a une garantie de la part de l’Etat on ne résistera pas, et si on nous dit rester, il faut qu’on nous aide à délocaliser la décharge. »
C’est un appel à une action de solidarité que ce collectif est venu exprimer avec toute modestie à la maison de la presse aux professionnels des médias qu’il estime être la voix des sans voix en attendant que l’état ne trouve la solution..
Selon le chef de quartier Charles Demba « pour quelque chose de malheur est bon; Dar Es Salam, était un quartier totalement oublié, mais depuis ce sinistre tous les regards y sont tournés. C’est un quartier qui est à moins de quinze kilomètres de la Présidence de la République et avoir des ordures là-bas est une honte pour toute la guinée. Le paradoxe, est que les quartiers de Matoto, Enta, et lansanaya ainsi que 36, ont pour décharge et dépotoir, celle de Dar Es Salam.
Les quartiers Dar Es Salam, minière, concasseur, carrière sont des lieux anciens qu’utilisaient les colons français avec les sociétés minières. Et après les indépendances, les gens cultivaient en ces lieux. Pour enrichir le sol des engrais étaient mis à disposition des populations. A l’époque, la production de la ville de Conakry s’élevait à deux tonnes, c’est sous la deuxième république, qu’une partie a été identifiée comme dépotoir d’ordures et certaines familles de l’époque ont été dédommagées et une limite a été tracée pour une durée très déterminée de 10 ans, cela à partir de 1997. Quand Mbemba bangoura était Gouverneur en partenariat avec la Banque Mondiale, une liste à été établie à cet effet. Et elle existe encore.
Nous autres de l’époque qui n’étions pas dans le tracé avions été intimé désormais d’observer une distance règlementaire de dix mètres avec les limites de la décharge dans nos constructions.
Donc vous comprendriez qu’au lieu de dix ans d’utilisation de la décharge initialement prévue, nous en sommes à vingt ans, ce qui induit que c’est la décharge qui a progressé et submergé les habitations.
Et dernièrement lors d’un entretien le 06 juin dernier en présence de partenaires au développement, la Banque Mondiale, les Institutions Nationales et Internationales et la presse, j’avais dit que s’ils ne font rien pour le quartier de Dar Es Salam, c’est avec des linceuls qu’ils viendront pour y faire quelque chose. »
Il faut convenir que de ce témoignage, les responsabilités sont situées et les victimes ont droit à être soutenus et accompagnés pour les préjudices matériels et moraux subit.
Il est très important dans la vie d’une Nation que l’Etat puisse prendre ses responsabilités à temps. Mais aussi s’habituer à consulter les populations à la base dans ses démembrements pour mieux appréhender les problèmes et les quotidiens des collectivités.
Signé : Lamine Touré
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