Conakry le 04/02/2019 : Le phénomène de l’exode rural a longtemps été source de dépeuplement dans nos communes rurales au profit des grandes agglomérations (villes) ; entraînant un ralentissement des activités agricoles dans ces zones (rurales) et un surpeuplement des grandes villes. Un fait très courant et prisé ces derniers temps en Afrique en particuliers et dans les pays ‘’sous-développés’’ en général. Il se traduit et se prolonge de nos jours avec le flux migratoire des jeunes vers l’Europe à travers la méditerranée.
Ces flux migratoires visent essentiellement pour ces catégories de personnes à l’amélioration de leurs conditions de vie.
Notre chère capitale Conakry n’est pas en reste de ce phénomène (exode rural). Le cas spécifique des jeunes cireurs qui pullulent à travers la ville en est une illustration parfaite et très déplorable dans certaines circonstances. Jadis installés dans l’enceinte de l’ancien abattoir sur la corniche de Coléah ; ces jeunes cireurs, plus d’une centaine trouvent refuge aujourd’hui chez les bonnes grâces d’un fonctionnaire modèle qui leur a céder son garage et sa cour comme dortoir. Ce qui est déplorant et touchant dans cette couche d’activité non des moindres dans notre société ; c’est cette tranche d’âge de petits enfants de 7 à 12 ans inconsciemment et innocemment déverser sur le marché de la vie active.
L’on a le droit de se poser certaines questions : A qui bénéficient ce phénomène d’exploitation des enfants ? Que font les pouvoirs publics pour endiguer l’exploitation de cette couche juvénile ? L’irresponsabilité parentale en est-elle un des facteurs ? Que prévoit notre constitution dans la pratique et l’exercice de ces petits commerces ? Y a-t-il un réseau qui sied à cette pratique ?
Il est clair que cette activité aux yeux de beaucoup d’entre nous s’avère dérisoire et pourtant très lucrative, puisque aux dires de plusieurs cireurs 15000 à 20000 francs guinéens de recettes journalières sont opérées par la majorité d’entre eux. Ils sont par contre exposés à :-la délinquance juvénile pour certains d’entre eux-A la non scolarisation et à l’analphabétisme-A la violence et aux harcèlements sexuels avant l’âge adulte- et à l’exploitation de tout genre.
Le constat est amer ; mais la plupart de ces cireurs disent le faire de leur propre gré et sont paradoxalement originaires de la même contrée de Marela dans la région de Mamou à quelque 350 km de la ville de Conakry.
Lamine Touré directeur de Publication www.dspguinée.org
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