Alors que les avocats des parties au procès des massacres du 28 septembre 2009 boudent les audiences, le ministre de la justice à qui ils réclament l’amélioration de leurs conditions de travail et de traitement, n’a pas attendu longtemps pour donner sa réponse. Il a mobilisé plusieurs médias ce lundi 29 mai 2023 pour cette raison. « C’est un acte regrettable que nous avons constaté ce matin – mais il faut-il [vous faire savoir] que la position du gouvernement est une position qui ne bougera pas d’un iota dans la mesure où comme vous le savez par principe, un avocat qui est constitué par des accusés, il bénéficie [de] ce qu’on appelle la convention honoraire avec l’accusé – nous disons qu’on ne peut pas les prendre en charge lance-t-il avant de renchérir : « Les assistances financières nous les faisons dans la limite des capacités que nous avons mais en faire de ça un droit, je suis désolé, le département en charge de la justice ne s’associéra pas à une telle démarche ».
D’après Charles WRIGHT, il n’appartient pas non plus aux avocats de demander l’aide juridictionnelle qui selon lui, obéït à des principes bien définis. Dans ces conditions, il n’y a que les victimes qui peuvent exercer ce droit. « Il faut quand-même recadrer tout de suite pour dire que l’aide juridictionnelle c’est [ce n’est] pas pour les avocats.
L’aide juridictionnelle obéït à des conditions. L’aide juridictionnelle [c’est] pour les personnes dont le revenu ne leur permet pas de s’offrir les services d’un avocat. Si les Toumba et les Dadis écrivent au département de la justice pour dire que nous sommes [qu’ils sont] dans l’incapacité de payer nos [leurs] avocats, là la donne va changer ».
Au contraire, poursuit le garde des sceaux, « s’il faut demander à l’État des doléances » parce que ces avocats « ont abandonné d’autres procédures pour se concentrer sur ce procès-là », il est en mesure de comprendre une telle doléance. « Mais s’il faut demander à ce que là-où il y a déjà eu une convention entre les accusés et leurs conseils, exiger de l’État [le paiement de] ce qui n’est pas de droit, je pense que c’est une abération ».
parce que comme vous le savez, je reste convaincu que ces avocats reviendront à de meilleurs sentiments
Le ministre de la justice a néanmoins promis de trouver une solution aux problèmes posés par les avocats auxquels la porte « du département » de la justice reste grandement ouverte.
Soulignons qu’en raison du boycott des avocats, les audiences de cette semaine ont été reportés pour la semaine prochaine par le président du tribunal criminel de Dixinn, délocalisé à la Cour d’appel de Conakry, uniquement pour la tenue du procès des massacres du 28 septembre 2009.
Saa Joseph KADOUNO