Présentement en Guinée, il n’y a que LinkedIn qui soit accessible par les fans des réseaux sociaux. Pour cause, l’accès aux autres réseaux est impossible.
L’Association des Bloggeurs de Guinée (ABLOGUI) tire la sonnette d’alarme face à cette situation qui perdure depuis trois jours déjà, fait-elle savoir dans un communiqué dont nous détenons copie. L’ABLOGUI dit avoir procédé à « des tests » pour dégager son constat.
« L’Association des Blogueurs de Guinée (ABLOGUI) constate avec indignation la perturbation de l’accès à certaines plateformes de réseaux sociaux depuis ce mercredi 17 mai 2023. Les différents tests effectués par nos membres démontrent que Facebook, Messenger, YouTube, WhatsApp, Instagram et TikTok sont la cible de cette restriction.
Ces constats sont confirmés par l’organisation indépendante de monitoring d’internet à travers des tests effectués par des internautes guinéens n’utilisant pas un réseau NetBlocks VPN ».
Outre les réseaux susmentionnés, le trafic sur certains sites d’information est bloqué ou complètement ralenti. « L’ABLOGUI » dit avoir « également été informée de » cette difficulté » constatée « la veille de la manifestation des Forces Vives de Guinée, qui a été organisée ce mercredi 17 mai 2023 à Conakry ».
L’Organisation des web activistes « estime » qu’ « au regard du passé récent de notre pays, il y a une forte probabilité que ces actions soient intervenues pour contenir les manifestations appelées par les Forces Vives de Guinée (F\G), pour lesquelles le Gouvernement a réquisitionné l’armée pour le maintien d’ordre ».
L’Organisation « condamne fermement cette restriction de l’accès aux réseaux sociaux qui est une entorse au droit à l’information et à la liberté d’expression des citoyens ».
Elle « rappelle » par ailleurs le « CNRD que ce type d’action viole la liberté d’expression des citoyens » et « est contraire aux articles 8 et 19 de la Charte de la Transition, à la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme (DUDH) » ainsi qu’ « à la Charte Africaine des Droits de I ‘Homme et des Peuples (CADHP) ».
Par conséquent, indique le document d’une page, l’Association des Blogueurs de Guinée compte « poursuivre » l’État guinéen qui, selon le président, Alpha DIALLO qui s’est confié à nous, est responsable de cette situation l’appelant ensuite « au rétablissement immédiat de l’accès intégral aux médias sociaux et à l’arrêt systématique des méthodes rétrogrades qui déshonorent la Guinée et entament sa crédibilité dans le concert des nations ».
Aux dires d’Alfa DIALLO, l’action judiciaire que son organisation compte engager contre l’État va être faite devant la Cour de Justice de la CEDEAO où une procédure similaire est déjà en suspense, à la suite du coup d’État militaire. Ce coup d’État a contraint l’instance sous régionale à suspendre la Guinée et toutes les procédures judiciaires la concernant. La Cour de Justice de la CEDEAO a déjà condamné l’État togolais (en 2020) pour avoir coupé l’internet lors des manifestations en 2017.
Saa Joseph KADOUNO