L’armée est-elle devenue l’ultime option du CNRD pour contenir les manifestants ? La réponse n’est pas loin de l’évidence d’autant plus que pour la énième fois, les autorités de la transition ont impliqué les Forces armées dans le maintien d’ordre à l’occasion d’une nouvelle journée de manifestation, ce mercredi 17 mai 2023.
Si cela a certainement contribué à l’accalmie observeé au cours de cette journée (pas d’accrochages signalés entre manifestants et Forces de Défense et de Sécurité), elle « est préoccupante » pour l’Organisation guinéenne de Défense des Droits de l’Homme, OGDH. « C’est une situation préoccupante pour nous dans la mesure où en temps normal le maintien d’ordre public est assuré par les forces de polices et de gendarmeries et non par les forces armées », commente le Chargé de Communication de cette organisation de la société civile guinéenne.
« Le fait pour nous de déployer toutes ses forces au même moment démontre la volonté de confisquer la liberté de manifestation », poursuit Alsény SALL.
Certes, l’emploi de l’armée dans le maintien d’ordre contribue à maîtriser les candidats à la manifestation mais il ne résout pour autant pas le problème qui oppose les Forces Vives aux autorités de la transition. Il faut discuter, selon Alsény SALL. « Nous ne cesseront jamais de dire que les menaces et intimidations ne peuvent en aucun cas remplacer le dialogue. C’est pourquoi nous interpellons le Colonel Mamadi afin qu’il œuvre pour la mise en place d’un cadre dialogue entre le CNRD et les parties prenantes qui ne sont pas en phase avec la conduite de la transition pour éviter que notre pays ne retombe dans des situations difficiles », propose l’activiste des droits de l’Homme.
Les violations des Droits font partie des raisons qui ont conduit au coup d’État militaire contre l’ancien président Alpha CONDÉ en septembre 2021. La situation n’a pour autant pas connue d’évolution significative. Les ONG nationales et internationales ainsi les Institutions internationales de défense de droit de l’Homme n’ont eu cesse à rappeler le CNRD de respecter son engagement en faveur du respect des Droits humains et des libertés individuelles.
Saa Joseph KADOUNO