500 délégués, venus de 30 pays ont convergés vers la capitale de Conakry, pour trois (du 9 au 11 mai 2017) jours de travaux, qui ont connus la participation et l’accompagnement des groupes miniers présents sur le territoire national, autour du thème « Secteur Minier Levier de Transformation de l’Economie Nationale ». Le Symposium est organisé par le Ministère des Mines et de la Géologie et placé sous la présidence, du Président de la République, Son Excellence Alpha CONDE.
Pour cette deuxième journée, notre rédaction, représentée par la personne du Directeur de Publication, Lamine TOURE, en immersion dans les travaux du « Symposium Mines Guinée » s’est intéressé aux différentes interventions des panelistes du jour.
La question du jour a porté sur les actions des différents Gouvernements qui se sont succédé depuis l’accession de la Guinée à sa Souveraineté Nationale, au travers des partenariats avec certaines multinationales, à avoir des usines de transformation des différentes richesses du sol et du sous-sol, source de création d’emplois et d’amélioration du revenu du guinéen ?
Ainsi, pour répondre à cette question les panélistes ont fait une esquisse sur l’industrie de la bauxite, un enjeu et un défi pour sa transformation ; mais aussi de la diversification de la production minière et tout cela en synergie avec le secteur énergétique qui est indispensable pour la réalisation des attentes du secteur miniers.
Les présentations ont prouvé à suffisance l’importance prépondérante qu’occupe la Guinée dans l’alimentation de la chaine industrielle mondiale. Pour monsieur Ahmed Kanté, Directeur Général de la SOGUIPAMI, « la production locale reste et demeure le principal challenge à relever». Il assure « que ce symposium intervient à un moment ou l’effet Guinée sur la bauxite, l’alumine ou peut être indirectement sur l’aluminium est entrain de se développer ».
La projection d’une conception réalisée par RENT A PORT a été également présenté par Mr Kanté ; une projection qui met en évidence la position stratégique du port de TAIGBE, les différentes infrastructures prévues à cet effet et surtout les retombées socioéconomiques attendues en cas de réalisation.
Pour sa part le Conseiller Chargé des Questions Minières de la Présidence de la République, Docteur Alkhaly Yamoussa Bangoura, affirme qu’ : « Aujourd’hui la richesse première de la Guinée est la bauxite. Ce potentiel doit nous permettre de développer notre pays à un rythme important tout en maintenant notre élan de production de la bonne qualité de bauxite qui soit compétitive aux ports chinois. » Et pour terminer, il pense « qu’il faut minimiser le cout de la production afin de bénéficier d’avantage et encourager les sociétés juniors qui prennent le risque lié à l’investissement minier ».
Sur la question pour une diversification plus large de sa production minière en dehors de la bauxite du fer et de l’or ; l’exemple de la société SAMA ressources est illustrative, parce qu’elle vient de découvrir du nickel au Sud de la Guinée. Ce qui prouve une fois de plus qu’il faut encourager les entreprises juniors qui ont besoin de suffisamment de temps pour faire des recherches concluantes.
Pour Lancina Pakoum, Spécialiste Technique, Programme ACP-UE, pour le Développement Minier, PNUD , « les minéraux se trouvent un peu partout sur le territoire national de la Guinée, qu’il estime être une voie de développement dans la diversification de la recherche : sable, gravier etc.…….. »
Quant à Philippe Kister, Directeur des Opérations Alliances Minières(AMR), il précise que le portail du cadastre guinéen ne présente que trois sociétés qui disposent du permis de recherche sur l’uranium ce qui est très peu et que le seul potentiel de la Guinée dans ce cas est le site de firawa à Kissidougou reconnu par l’AIEA.
Un autre projet qui a été débattu est la diversification humaine qui est pilotée par B.R.G.M. Les résultats attendus de ce projet sont de donner une autonomie à de jeunes géologues. Créer des conditions optimales leur permettant d’acquérir des connaissances en la matière. Un budget de 10. 000.000 Millions de dollars est prévu. A cet effet, selon Dr Hervé THEVANIAUT, Directeur Géographique Afrique Centrale et Guinée.
Il a été dégagé que l’industrie énergétique était indispensable au développement du secteur minier et qu’il faut développer une synergie d’action entre Mine et Energie pour faciliter la réalisation des projets.
Sur cette question l’aménagement du potentiel hydroélectrique est incontournable selon jean Tessieux, directeur Hydraulique, Tractebel Engineering. Le potentiel hydro énergétique de la guinée est estimée à 6078 MW se présentant comme suit :
149 sites répertoriés dont 11 déjà aménagés. La puissance énergétique disponible est de 369 MW, dont 35 sites potentiellement équivalents à 440 MW. A date les besoins énergétiques des projets sont estimés de 10 à 50 MW. La demande domestique en 2035 nécessitera une puissance additionnelle de 823 MW pour un besoin au niveau régional de 3359 MW. Les panélistes ont rappelé que les couts de l’énergie, l’accès aux énergies et l’utilisation des énergies hybrides sont des facteurs déterminants pour la rentabilité minière.
Il a été démontré indéniablement que ces différentes activités minières pourraient avoir un impact négatif sur notre environnement, est que des mesures et réglementations ou de bonnes pratiques mises en œuvre doivent permettre d’atténuer ou d’annihiler cet impact.
Le Modérateur M Paul MACLEAN, Président Directeur Fondateur du Cabinet EEM-Canada de présenter cinq enjeux environnementaux importants pour les miniers, les investisseurs et les législateurs.
- Est-ce que les opérations minières et un environnement durable sont compatibles ?
- Comment équilibrer les impacts socio et environnementaux lors de la sélection d’un site ou d’un tracé ?
- Est-ce que les meilleures pratiques environnementales sont réalistes pour tous les promoteurs ou appropriées pour tous les promoteurs ?
- Comment équilibrer la responsabilité et le niveau de maitrise attendu pour les promoteurs de projets individuels dans une approche régionale et de développement nécessaire ?
- Est-ce que certaines zones ne devraient tout simplement faire l’objet d’exploitation minière ?
Pour une approche de réponse, Seydou Barry Sidibé, Secrétaire Général, Ministère de l’Environnement, de présenter sommairement en ces termes :
« La Guinée est bien le pays des quatre régions naturelles dont chacune présente des écosystèmes particuliers ; c’est également le pays qui regorge 23 bassins versants dont 14 sont internationaux ; 7 sites Kamsar qui sont des zones humides ; 53 aires protégées ; 4 réserves de biosphère ; un site de patrimoine mondial et plusieurs espèces animales dont certaines sont endémiques c’est-à-dire n’existant nulle part ailleurs dans le monde qu’en Guinée : c’est le cas notamment des crapauds vivipares des monts Nimba et des chimpanzés vivant dans les collines boisées de Bossou.
C’est dire tout simplement que ce territoire de l’Afrique de l’Ouest, en plus de son histoire très impressionnante dispose d’une diversité biologique assez riche et variée qu’il faut à tout prix sauvegarder en dépit des actions de développement à la fois nécessaires et indispensables. Je voudrais davantage rappeler et rassurer que les autorités et les populations en Guinée sont favorables aux principes de conciliation du développement et de la protection de l’environnement. Ce qui sous-entend qu’au nom du développement, les ressources environnementales dont nous sommes les usufruitiers ne doivent en aucun cas disparaitre. Mais aussi au nom de la protection de l’environnement, le développement ne doit connaitre aucun obstacle. »
Pour être en harmonie vis-à-vis de ce principe, un cadre juridique approprié et cohérent a été mis en place par les autorités guinéennes, qui comprend des dispositions fortes liées à la protection de l’environnement.
On peut citer en guise d’exemple : La Constitution dans son article 16, consacre que « Toute personne a droit à un environnement sain et durable et a le devoir de le défendre. L’Etat veille à la protection de l’environnement. » L’article 17 de la même Constitution prévoit que « Le Transit, l’importation, le stockage, le déversement sur le Territoire National des déchets toxiques ou polluants et tout accord y relatif constitue un crime contre la Nation. Les sanctions applicables sont définies par la Loi. » Et l’alinéa 3 de l’article 21 de la même constitution précise que le peuple de guinée « a droit à la préservation de son patrimoine, de sa culture et de son environnement. »
En plus et surtout il y a le fameux article 119 de la constitution selon lequel, « Il y a haute trahison lorsque le Président de la République {….}, est reconnu auteur, coauteur ou complice d’actes ostentatoires au maintien d’un environnement sain, durable et favorable au développement ………. ». Ce dernier article démontre jusqu’où le gouvernement guinéen accorde de l’importance à la protection de l’environnement.
Parlant du partage des bénéfices de l’investissement miniers entre les parties prenantes, Mariam ciré Sylla, Climat d’Investissement, Banque Mondiale estime que c’est un sujet qui fait l’objet même de ce symposium pour les pays comme la guinée par rapport à ses exploitations minières. Ce partage évoque les retombées positives et économiques des opérations minières pour l’économie nationale, mais aussi pour les différentes parties prenantes.
Parties prenantes qui sont souvent affectées non seulement par la décision d’investir dans un projet minier : quand ce projet minier va être mis en œuvre, où et comment ? Et sont affectées autant par les couts que par les gains qui peuvent découler de ces investissements dans le secteur minier. Comme partie prenante on a aussi l’Etat qui à travers ses ressources minières qui sont des avantages naturels ; alors leurs gestions lui sont régaliennes pour lui permettre de se faire des revenus à travers les impôts et les royalties dont ces sociétés minières s’acquittent.
Mais au-delà, les entreprises minières représentent une opportunité pour les économies locales d’aller au-delà de ses recettes qui contribuent au budget public pour aider à développer certains secteurs annexes et connexes du secteur minier qui pourront à coup sûr aider à la création des emplois, mais aussi aider à créer des opportunités d’affaires pour les entreprises et PME locales.
De même aider les populations riveraines qui sont souvent les plus affectées par ces opérations pour leur bonheur et celui de la génération future. Il faut noter que les ressources minières sont non-renouvelables, donc à obligation de s’assurer les retombées, soient utilisées à bon escient pour l’intérêt général des populations actuelles etc……
Lamine TOURE
Directeur de Publication du site www.dspguinee.org
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