Le Forum de l’Etudiant Guinéen a pris fin ce samedi, 3 juin, après trois jours d’intenses activités, qui ont été ponctuées par des temps forts, autant dans la première journée qui a été marquée par la « confrontation » entre le Chef de l’Etat, le Président de la République, Alpha CONDE, et les étudiants des différentes Universités qui ont fait le déplacement. Suivi dans la foulée des cas de malaise du Recteur de l’UGANC et du Vice-recteur de l’Université Lansana Conté de Sonfonia, qui très malheureusement a rendu l’âme surplace, malgré les premiers secours des membres de la croix rouge surplace.
Les travaux ont repris timidement la deuxième journée et ils ont connus une grande représentativité des membres initialement invités et qui devaient animer les débats prévus à cet effet.
Organisé par le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique en partenariat avec les autres Ministères en charge de l’éducation à savoir : MEPUA- METFPET- MPTEN, avec un accompagnement de partenaires techniques, des sponsors, forum a vu la participation effective de plusieurs représentations diplomatique, qui sont respectivement : le Japon, la Grande Bretagne, la France etc..), mais surtout des entreprises nationales, étrangères et des institutions internationales, et la quasi-totalité de nos instituts et grandes écoles de formation professionnelle. On note également la participation significative d’autres grandes écoles venues de la sous-région, de l’Europe tel que le BEM Management School de Bordeaux par sa représentation de Dakar.
Le forum avait pour objectif de repenser le système éducatif guinéen à travers des rencontres et des débats scientifiques avec des professionnels de l’éducation, des enseignants- chercheurs mais aussi par des salons, des expositions et des conférences autour de plusieurs thématiques qui assaillent aujourd’hui le système éducatif guinéen à travers des interrogations qui peuvent résumer comme suit :
- Les défis de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique et celui de l’enseignement technique et de la formation professionnelle et la difficulté liée à leur financement ?
- Adéquation des profils des bacheliers et les programmes de formation du supérieur et de la formation professionnelle ?
- Impacts de la révolution numérique sur les enseignements, l’apprentissage et la recherche scientifique ?
- La problématique de partenariat en matière de formation avec les entreprises (stage, alternance de participation des professionnels ; praticiens et immersion des enseignants chercheurs…….) ?
- Quels sont les secteurs porteurs et pourvoyeurs d’emploi en Guinée et la problématique de l’entreprenariat jeune ?
Les réponses à ces différentes questions ont tout au long des conférences-débats et ateliers fait l’objet d’une animation de la part des panelistes qui se sont succedés sur l’estrade et face à un parterre de participants essentiellement composés d’élèves et d’étudiants.
Sa matérialisation doit se faire à travers une vraie politique de développement en inversant en un premier temps les tendances de budgétisation du secteur de l’éducation en général qui pour certains professionnels de l’ordre 1200 milliards de nos francs doit passer à quelque 5000 milliards pour pouvoir lancer une vrai base de décollage de ce secteur qui ne fait que se dégrader d’année en année.
Dans l’ensemble de la problématique le souci d’absorption de l’effectif des étudiants diplômés déversé sur le marché de l’emploi a été le dénominateur commun de ce forum. Le ministre de l’enseignement supérieur et la recherche scientifique Mr yéro baldé, a souligné et a insisté sur la nécessité d’une stratégie de politique gouvernementale. Pour sa part son département procédera personnellement à l’orientation des bacheliers dans les différentes filières pourvues dans le système d’enseignement universitaire et cela pour adapter la formation aux besoins du marché de l’emploi et aux besoins de l’Etat.
La troisième journée a été très riche dans sa participation et sur les échanges de la part des panelistes. Ce qui a donné tout le sens voulu à l’organisation du F.E.G.
Sur le sujet de la problématique de partenariat de la formation avec les sociétés et les entreprises un exposé très riche a été présenté par de brillants panélistes, dont le ministre de l’enseignement technique et de la formation professionnelle Mr Albert Damantang Camara, de Mme directrice Nationale du tourisme et de l’’hotellerie, du directeur général de l’ARPT, de Mr Tounkara représentant de la SGBG et tout ce beau monde sous la modération Mr Lucien Guilao directeur National de l’ONFPP.
Pour le Ministre Albert Damantang Camara à la question de savoir si la problématique des stages est maitrisée avec la prolifération de stage sans contenu, il soutient que « le stage en tant que tel est un élément de l’apprentissage et qui est une denrée de plus en plus rare dont est confronté la plupart des sortants des écoles qui le réclament. Ce qu’on souhaite c’est que déjà dans le cursus les éléments pratiques des métiers que les jeunes cherchent à faire plus tard soient présents complétés par des stages soit au moment de la formation qui sont les stages en alternances, soit des stages de découvertes avant ou après les études ou concomitamment. Mais de manière générale ce qui se passe les élèves et les étudiants finissent leur cursus et avant d’être en situation d’emploi, demandent des stages. Mais les stages ne sont utiles que s’ils apportent quelque de chose de supplémentaire à la formation de l’étudiant et aussi bien entendu l’entreprise ait quelque chose à en retirer. La problématique des stages n’est pas très loin de celle qui est liée à la recherche de l’emploi. Il faut qu’il y ait des postes de stage disponibles et non d’emploi et il faut un étudiant qui apporte quelque chose à l’entreprise dans le cadre de stage.
Les entreprises n’ont pas le temps de définir une politique de stage, ce sont des entreprises qui sont beaucoup plus préoccupées à faire des profits puisqu’elles ont des objectifs opérationnels et elles ont un compte d’exploitation qu’elles doivent équilibrer. Un stagiaire constitue très souvent une charge pour les entreprises. Donc vous qui êtes jeunes, lorsqu’on vous propose un stage, vous devez être à même de démontrer à ceux-là qui vont vous prendre en stage que vous allez leur rapporter un plus et c’est là où on en vient au contenu du stage. Trop souvent, effectivement on constate dans les CV, une énumération de stage : stage au ministère de la coopération, stage à la direction nationale des douanes, stage à la SGBG et ainsi de suite ; n’apporte absolument rien et à la fin du compte vous aurez trois à six mois sans avoir appris grand-chose. Ce que moi j’appelle « stage photocopie ». C’est pourquoi que nous au ministère on est entrain de mettre en place une politique de gestion des stages ou les jeunes seront préparés à se définir des missions dans leurs stages dans les différents départements et entreprises qui leur rendra utile par des propositions qu’ils feront eux-mêmes comme une étude de marché, une étude de satisfaction clientèle, un archivage etc. Et aujourd’hui le ministère est entrain de mettre un processus en place, dans les amphithéâtres, les classes, les centres de formations professionnelles et les maisons de l’emploi et des compétences pour vous aider à définir des missions afin que vous soyez dans les propositions face à une opportunité de stage ».
Plusieurs recommandations ont suivies les échanges entre les participants et les panelistes. L’ensemble de ces recommandations issues de la première Edition du Forum des Etudiants Guinéens, si elles sont prises en compte pourront lutter efficacement et lutter contre les tares du système éducatif guinéen. Une commission de suivi-évaluation et de réalisation de ces recommandations doit suivre et être créée pour que les réalités soient surpassées ou ne reviennent pas comme thématiques lors de la tenue de la seconde Edition du Forum des Etudiants Guinéens pour 2018.
Toutefois, l’incertitude, plane sur l’inscription de l’Organisation du F.E.G 2018, cela à cause de la violence des affrontements entre les Etudiants et le Président de la République, Alpha CONDE, lors du Lancement officiel pour cette première édition.
Signé : Lamine Touré
Téléphone : +224 620 78 11 32
Email : latoure74@yahoo.com