Conakry le 11/03/2019 : Pendant que l’essentielle de la discussion politique porte sur un éventuel troisième mandat ou non du Président de la République Alpha Condé à moins de deux ans des prochaines échéances électorales présidentielles de 2020 en république de Guinée, les classes politiques et certaines organisations de la société civile régurgitent la question de la modification et du toilettage de notre constitution qu’ils estiment ne pas être l’émanation du peuple de Guinée depuis 2010 ; cette constitution qui pourtant malgré son caractère ‘’illégitime’ ’a permis d’élire le Président de la République pendant cette période d’exception.
Le Mouvement des Jeunes Patriotes de Guinée(MJPG) à sa tête Monsieur OUSMANE SIDIBE dans une conférence de presse à bâton rompu avec avec les journalistes a essayé de convaincre mordicus la nécessité d’un toilettage de cette constitution dans plusieurs de ces points notamment dans ces articles 27, 29, 63, etc…mais aussi de la soumettre à un référendum pour recueillir les avis du peuple de guinée.
Pour le président de cette plateforme, le MPJG a décidé de prendre la parole par ce que l’intelligencia guinéenne et l’élite est entrain de faillir ; par ce que dans un pays, il y a ceux dont la mission est de guider et il y a ceux dont la mission est de suivre. Malheureusement en guinée ceux qui doivent guider sont devenus des suiveurs par complaisance ou par démagogie.
« Notre constitution actuelle qui a été adoptée en moi de Mai 2010 n’est pas l’émanation de la volonté du peuple/ cela a surpris encore en 2015 quand on a pris la parole pour dénoncer le fait que nous ne pouvons pas aller à de nouvelles élections présidentielles si l’on a pas soumis cette constitution à l’approbation du peuple.
Cette constitution guinéenne qui continue de régir sa vie a été adoptée par un clan, par des personnes qui se sont enfermées dans une chambre pour adopter une loi d’une dimension aussi sensible que la vie d’une nation. Le CNT n’est pas un organe légitime ; il était composé de personnes cooptées pas désignées par le peuple ; il a certes joué le rôle dévoué au parlement qui était légal mais pas légitime. Cette constitution après son adoption n’a pas été soumise à l’approbation du peuple et directement validée par le président par une ordonnance.
Après les élections en principe on aurait dû revoir cette constitution pour lui donner la légitimité qui lui permettra de continuer à régir la vie de la nation. Malheureusement notre constitution continue de souffrir d’un manque de légitimité ; elle reste une constitution comme la plupart des lois du pays axée sur le fait que les masses ont du mal à se reconnaître à l’intérieur de ses lois. Au même titre que nos autres lois, notre constitution souffre de vulgarisation et d’appropriation par ses citoyens écrits pour la plupart des cas en français avec une population à plus de 80% analphabète.
Nous ne pouvons pas nous réjouir du fait qu’on continue à être régi pendant des années par cette constitution ».
Il est clair que la question d’amendement de notre constitution doit être d’actualité ; mais est-il opportun si nous considérons le temps imparti pour sa réalisation ? L’on n’a pas encore achevé les élections communales et communautaires dans leur installation ; les élections législatives ne sont encore pas programmées. Et d’ailleurs tous ces agissements sont assujettis à la position incomprise du pouvoir central sur le fameux troisième mandat qui continue de dérouler son calendrier de développement économique et social par la réalisation d’infrastructures ces derniers et laissant croire au commun du guinéen d’une manœuvre de’’ tape à l’œil’’.
A suivre….
Lamine Touré Directeur de Publication www.dspguinée.org
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