Conakry le 14/01/2019 : Dans les exercices coutumiers des différents départements ministériels au début de chaque nouvel an, le ministère des mines et de la géologie sous l’égide de son chef de département son excellence monsieur Abdoulaye Magassouba était face à la presse ce lundi 14 janvier 2019 à l’hôtel Kaloum, en présence de nombreux observateurs internationaux, des ministres de la république ainsi qu’un parterre de journalistes de la presse privées et publiques pour présenter les différentes réformes et avancées réalisées par son département( acquis, perspectives et défis).
D’entrée, le ministre Abdoulaye Magassouba par un rappel de la situation qui prévalait en guinée avant l’avènement du Professeur Alpha Condé dira que : ce secteur était essentiellement caractérisé par une gouvernance difficile et opaque qui a entraîné une stagnation du secteur minier incapable d’attirer suffisamment d’investissement et l’épineuse question de la qualification et de la gestion du cadastre minier ; lequel cadastre dans sa majorité de détenteurs des permis, utilisaient des sites essentiellement pour leur spéculation sans aucune appréhension exacte du site et du périmètre qui leur est accordé.
Selon Mr Magassouba, la réforme du code minier a été engagé, avec pour objectif qu’il réponde aux meilleurs standards internationaux avec l’appui dès 2019 d’experts internationaux et de partenaires techniques et financiers pour un meilleur code possible en termes :
- Attractivité pour l’investissement avec des mesures incitatives pour les investisseurs internationaux en particulier
- Lutter contre la corruption
- La prise en compte des collectivités locales
- Équilibre des intérêts entre l’Etat avec ses objectifs de développement socio-économique et les investisseurs en termes de recherche de profit
Ce code prend également en compte :
- La nécessité d’encouragement de transformation locale des produits miniers qui reste une priorité pour la guinée pour l’accroissement de la valeur ajoutée locale de ces produits
- La question de la protection de l’environnement
L’Etat a le droit de disposer d’une minorité de blocage ; sa participation qui pouvait atteindre 35% comprenait une part de participation non contributive de 15% quand il n’y avait pas de transformation et 5% ou 7,5% dans le cas de transformation locale de produits miniers.
Par suite d’un audit du cadastre minier par un cabinet international, près de 800 permis miniers ont été retirés.
Sur le volet transparence, la guinée fait référence et 2014, elle acquiert le statut de conformité à cette initiative. Chaque année les rapports conciliants tous les revenus payés par les compagnies minières sont émis.
Au-delà de l’assainissement du cadastre pour lequel les délais de traitement sont passés de trois mois à deux semaines porte sur la mutualisation des infrastructures et qui passe nécessairement par :
- Réduction des coûts d’investissement pour les partenaires étrangers
- Réduction des coûts d’opération
- L’utilisation des infrastructures minières par d’autres secteurs de l’économie nationale.
Un guichet unique a également été mis en place dans une dizaine de ministères pour les permis et autorisations miniers, sachant que les permis et autorisations miniers sont délivrés par le Centre de Promotion et de Développement Minier à travers le cadastre minier.
Le dernier élément de ses reformes porte sur l’adoption de la politique de responsabilité sociétale des entreprises ainsi que de la politique de promotion du contenu local dans le secteur minier.
Eu égard à toutes ces réformes, la banque mondiale a classé la guinée parmi les cinq pays les plus réformateurs au monde ; et l’union africaine à son tour de la choisir pour abriter le Centre National de Développement Minier(CNDM) afin de mener la Vision de la politique minière africaine.
Selon monsieur le ministre, toutes ces reconnaissances ne suffissent pas sans l’amélioration des conditions de vie des populations nécessitant pour sa part de l’investissement :dans ce cadre la guinée de 2011 à 2018 a mobilisé plus de 10 milliards de dollars d’investissement dont trois milliards sont en cours de réalisation avec de grosses infrastructures minières à travers le pays.
De l’indépendance en 2010, il a été mobilisé moins de 5 milliards de dollars d’investissement, soit deux fois plus d’investissement mobilisé en 8 ans qu’en 52 ans.
Egalement en termes d’emploi, près de 17 milles emplois directs et près de 50 milles emplois indirects en 8 ans de gestion contre 10 milles emplois directs de 1958 à 2010.
Ces investissements ont permis de dynamiser la production et l’exportation dans le secteur minier qui se voit passer de 20 millions de tonnes depuis 52 ans à près de 60 millions de tonnes de bauxites en 2018 et classant la guinée à la troisième place des pays producteurs de bauxites et première en termes d’exportation de bauxite vers le plus grand marché actuel qu’est la CHINE.
Ces réformes et ces investissements ont un impact certains sur le budget national et un impact socio-économique à savoir :
- Croissance quasi continue par la contribution du secteur minier au budget national avec une augmentation des recettes minières de 40% entre 2016 et 2017
- Renforcement des contrôles et assurer plus d’impacts sur d’autres secteurs de l’économie
- Les rapatriements des devises étaient à 40% avant et plus de 90% de nos jours
- 0,5% du revenu minier redirigé dans le développement local
- Mobilisation et sensibilisation des entreprises liées à la question de la protection de l’environnement.
Avec ce brillant exposé de monsieur le ministre, cette conférence de presse s’est soldée par des séries de questions des journalistes auxquelles monsieur le ministre s’est prêté volontiers.
Lamine Touré directeur de publication www.dspguinée.org
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