Un stand tout particulier parmi 500 délégués venus de 30 pays en cette première journée de la 5e édition du SYMPOSIUM MINES GUINÉE donne un sens au thème de cette année, consacré « Secteur minier levier de transformation de l’économie nationale au profit de tous les acteurs. » . Ce stand, à lui seul résume la problématique des mines et la question du contenu local.
Votre rédaction a rencontré Hadja Mbalou Sy, Présidente de la Fédération des Planteurs de la Filière Fruit de la Basse Guinée, tenancière du stand pour une interview inédite et pleine d’enseignement dans un monde et un espace de miniers.
L.T DSP : Madame Sy Hadja Mbalou, pouvez-vous nous présenter brièvement votre fédération et pourquoi votre présence à ce symposium qui est plutôt minier ?
Hadja Mbalou SY: Nous sommes une fédération qui est en Basse Guinée, et on a essentiellement pour vocation les plantations d’arbres fruitiers.
Alors vous conviendrez avec moi que toute cette partie de la Guinée est assise sur les mines et notre présence à ce symposium est vraiment justifiée puisque les mines et l’agriculture sont deux activités qui doivent se compléter ; c’est-à-dire l’une (mines) qui doit nécessairement appuyer, accompagner l’autre (l’agriculture) par la subvention des différentes mutuelles agricoles qui reste, vous le savez l’une des principales sources de revenus de la population paysanne.
L.T DSP: Cette 5e édition du symposium des mines en Guinée est placé sous le thème : « Secteur minier levier de transformation de l’économie nationale au profit de tous les acteurs ».Dites-nous concrètement qu’est-ce que vous en tant que population paysanne attendez de ce symposium ?
Hadja Mbalou SY: Aujourd’hui l’impact de l’exploitation minière améliore les routes, améliore les infrastructures scolaires et sanitaires ; dans beaucoup de zone justement les mines ont développé les services sociaux de base et l’on doit montrer ce partenariat ; d’ailleurs dernièrement les mines viennent de faire une grande action de dépistage du VIH sida dans nos zones pour nos populations agricoles qui sont des actions que nous avons beaucoup appréciées.
Ce qu’il faut savoir aussi, c’est que les miniers sont aussi un marché pour nous producteurs dans l’écoulement de nos produits et nous devons en profiter largement tout en les rassurant que nous sommes des partenaires dans le concept gagnant-gagnant.
L.T DSP: Madame dites-nous concrètement que pensez-vous de la promotion du contenu local, qu’envisage le gouvernement dans vos rapports de partenariat avec les sociétés minières de la place quand on sait que dernièrement nous avons assisté à un soulèvement dans la ville de Boké ?
Hadja Mbalou SY: Ecouter l’impact des projets miniers doit se situer au niveau de la promotion de l’employabilité local mais aussi des sous-traitants locaux. C’est dans ce sens seulement que ces différentes sociétés minières au-delà de leur vocation extractive, peuvent contribuer au développement socioéconomique des régions et des populations directement concernées.
Mais vous ne restez sans a savoir qu’il y a un déficit de communication, parce que la population n’étant pas informée suffisamment sur le mécanisme de fonctionnement de ces société minières, par rapport, par exemple aux redevances dues aux collectivités locales ; et ces redevances sont assurément reversées mais malheureusement non utilisées pour ceux à quoi elles sont destinées.
Ce déficit de communication est dû, soit par une attitude voulu de certains cadres tant au niveau du département, qu’au niveau des collectivités. Il faudrait aussi qu’au niveau national qu’il ait une communication sur la vision des mines et ce que les mines rapportent.
Vous savez les attentes de la population sont tellement grandes qu’avec les multitudes de sociétés minières qui opèrent dans notre pays qu’on n’arrive pas dans les zones concernées à bénéficier des besoins très primaires de base comme l’eau ,l’électricité, les routes et autres infrastructures.
L.T DSP : Madame SY Hadja Mbalou, nous vous remercions d’avoir acceptée notre interview et vous souhaitons par la même occasion un très bon symposium.
Madame SY Hadja Mbalou : C’est à moi de vous dire merci, pour m’avoir donné l’opportunité de m’exprimer.
Interview réalisée par Lamine TOURE
Directeur de Publication du site www.dspguinee.org
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