Le 05 juillet 2017 dernier a eu lieu la passation de service entre le Directeur Général sortant, Monsieur Ahmed Kanté, ancien ministre des Mines et la tout nouveau Directeur Général, Mamadi Fofana, fonctionnaire de la Banque Africaine de Développement.
Cette occasion a été mise à profit par le Directeur Général sortant, dans son discours de circonstance de rappeler l’historique de la création de la SOGUIPAMI, de son évolution, des difficultés constatées et des acquis dans l’exécution de sa mission.
C’est à ce titre qu’il soulignera d’entame, « La Société Guinéenne du Patrimoine Minier, en abrégée SOGUIPAMI, a été créée en Août 2011 par la volonté du CHEF de l’ETAT qui a bien voulu confier son lancement à 2 hauts cadres du vivier de la Banque Centrale de la République de Guinée. »
Parlant de la gestion conduite, il déplore, « la gestion des participations de l’Etat le résultat reste mitigé, dans les cadres des infrastructures géologiques, de la promotion des infrastructures minières et de la recherche minière, … »
Tout de même, Ahmed Kanté, affirme, « la SOGUIPAMI a su développer un savoir-faire qui a attiré différents investisseurs qui, très vite, ont trouvé dans ses modestes locaux et avec le professionnalisme de son personnel, un havre de paix dans le tumulte caractéristique de l’activité minière. »
S’adressant à sa tutelle, au Conseil d’Administration, aux partenaires, aux collègues et aux invités venus assistés, le Directeur Général sortant, Ahmed Kanté, s’explique sur la situation des corridors miniers actuels et en projet, en portant un descriptif sommaire qui édifie davantage le peuple sur une certaine réalité méconnue de tous.
Pour Ahmed Kanté, « La signature de tous ces accords concourent au relèvement du défi ultime du Chef de l’Etat et du Gouvernement à savoir « accroitre le nombre d’entreprises minières en phase de production » dont le score pour le demi-siècle de la première et la deuxième République est en moyenne une entreprise tous les 10 ans : nous sommes maintenant à 3 nouvelles mines – dont une en arrêt- en 6 ans 6 mois avec des perspectives d’au moins 3 autres nouvelles mines avant fin 2017 et d’une douzaine de nouvelles mines avant fin 2020 pour la bauxite ; soit 3 fois plus en 10 ans qu’en un demi-siècle.
La production dans les corridors actuels atteindra,
– Pour le corridor maritime et ferroviaire de SANGAREDI, avec pour leader la Compagnie des bauxites de Guinée (CBG), le niveau de production sera de 15.93 millions de tonnes en 2017, avec un potentiel de 24,5 millions de tonnes en 2018 et 31.5 mtpa en 2020.
– Pour le corridor fluvial et routier de KATOUGOUMA et DAPILON, avec pour leader la Société Minière de Boké (SMB) le niveau de production sera de 30 millions de tonnes en 2017, avec un potentiel de production de 44 millions de tonnes en 2018 et de 47 millions de tonnes par an (mtpa) à partir de 2020.
– Pour le corridor maritime et ferroviaire de DEBELEN et de FRIA avec pour leader RUSSAL, le niveau de production sera de 3 millions de tonnes en 2017 avec un potentiel de production stable en 2018 et de 9 mtpa en 2020 ; en plus de la réouverture de RUSSAL, une nouvelle raffinerie d’alumine y verrait le jour avec première production en 2021 voire 2022 par la Société des Bauxites de Guinée.
Quant aux corridors en projet :
– le corridor maritime et ferroviaire de TAIGBE au sud de KAMSAR, avec pour leader la société CHINOISE TBEA aura un potentiel de production de 5 millions de tonnes en 2018 et de plus de 30 mtpa à partir de 2021 après la réalisation du chemin de fer ; avec à la clef la construction d’une zone industrielle devant abriter une raffinerie d’alumine entrant en production en 2021, une fonderie d’aluminium entrant en production entre 2023 et 2025 et un chantier naval ; le tout basé sur le concept développé par RENT A PORT, partenaire belge de la SOGUIPAMI, gérant du port d’Anvers ;
– et enfin le corridor fluvial et routier et ferroviaire de BOFFA-KOKAYA, avec pour leader EURASIAN permettra d’exporter 3 mt en 2018 avec un potentiel de multiplier par 10 cette production en 2020.
La production et le potentiel de tous ces corridors marquent l’ancrage de la Guinée sur le marché mondial de la BAUXITE et particulièrement celui de la CHINE. Ce potentiel de production Guinéenne, estimé à plus de 150 mtpa à partir de 2020, sera lissé conjoncturellement par la capacité d’absorption du Marché, et par les perspectives de la production concurrentielle, dont la plus probable serait la reprise de la production au niveau des pays voisins de la CHINE (Indonésie et Malaisie et potentiellement le Vietnam) dont la défaillance a justement favorisé la Guinée ; »
Ainsi, il faut admettre et conclure qu’au-delà des difficultés présentées dans le discours du Directeur Général sortant, Ahmed Kanté qui portent sur les objectifs, de « la maitrise de la chaine de valeur de l’activité minière : de la recherche à la commercialisation en passant par la production et le transport, sans occulter la transformation mais aussi la formation des ressources humaines dans laquelle l’appui de l’ONHYM et de MANAGEM sont remarquables. », la SOGUIPAMI, avec ces multiples avantages et performances enregistrées dans la conduite de sa mission est une entité qui doit faire l’objet de plus de réalisme dans la gestion de la participation de l’Etat, profitable à la population, mais surtout servir de levier de développement et de croissance pour l’Etat de Guinée.
Signé : Lamine Touré
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