Dans le cadre du Débat d’Orientation Constitutionnel (DOC) les Associations de presse sont passées au Conseil national de la Transition ce lundi 29 mai 2023. Objectif, présenter leurs propositions pour l’élaboration de la future constitution guinéenne. Pour l’occasion, Amadou Tham CAMARA a livré le contenu des propositions de quatre organisations de patrons de presse à savoir : l’Association guinéenne de la Presse en ligne (AGUIPEL), l’Union des Radios et Télévision libre de Guinée (URTLGUI), le REMEGUI (Réseau des Médias sur Internet en Guinée) et l’Association de la Presse écrite.
Tout comme le Syndicat des Professionnels de la Presse de Guinée (SPPG), la liberté de la presse occupe le cœur de leurs propositions. C’est pourquoi, dès l’entame, Amadou Tham CAMARA a soumis aux conseillers nationaux cette phrase : « Les médias indépendants et les hommes de médias, dans l’exercice de leur métier, doivent être protégés par l’État ».
« Pour éviter d’eventuels coups d’État et de tripatouillage de la constitution », les patrons de presse souhaitent que la future constitution prévoit des poursuites judiciaires contre « les auteurs, co-auteurs, complices des coups d’État » d’autres dirigeants tentés par des idées révisionnistes car, ils estiment que ces infractions font partie « de la haute trahison », au même titre que la parjure.
Se prononçant également en faveur de la réduction du « pouvoir décrétale » du président de la République, le Président de l’AGUIPEL a indiqué que les nominations à des postes civils doivent faire l’objet d’examen public d’une « commission permanente compétente de l’Assemblée nationale ». Dans le même esprit, il souhaite que les nominations ne se limitent qu' »aux ministres, Ambassadeurs, Secrétaires généraux, chefs de cabinet et conseillers principaux ».
Soucieux de donner la chance aux présidents des Assemblées qui « n’arrivent pas à prendre le pouvoir en cas de vacance », ils proposent un bicéphalisme au niveau de l’exécutif. « C’est pourquoi nous vous suggérons l’élection du président de la République et d’un vice-président pour un mandat de cinq ans renouvelable une seule fois. Ainsi, le premier vice-président devient le dauphin constitutionnel », explique A. T. CAMARA, ajoutant qu’il n’y ait pas de limite d’âge pour les candidatures à la présidentielle, que tous les députés « soient élus au scrutin uninominal » dont le nombre, « par circonscription électorale au prorata du nombre d’électeurs », sera déterminé par une « loi organique ».
Cette proposition, estime Tham CAMARA, vise à « mettre fin à la proportionnelle qui n’est pas une véritable élection mais une nomination des chefs [leaders] des partis politiques ».
Concernant la CENI (Commission électorale nationale indépendante), les patrons de presse veulent que les destinées de cette institution de gestion des processus électoraux ne soient plus dévoluent qu’aux représentants du CNOSC (Conseil national des Organisations de la Société civile) duquel émane l’actuel président de la transition. Le président de la CENI devrait être élu par ses pairs conseillers issus des différentes couches socioprofessionnelles. « Le constat est que depuis plus d’une decenie, le président de la CENI est issu de la société civile et essentiellement du CNOSC », pique Amadou Tham, signifiant ensuite que cette suggestion est valable pour le Conseil économique, social et environnemental.
Saa Joseph KADOUNO