CONAKRY LE 17 JANVIER 2018, la capitale Conakry depuis quelques semaines est le théâtre d’un délestage intempestif qui fait baigner à des endroits la ville dans un noir significatif. Et pourtant, avec le lancement du barrage hydroélectrique de Kaleta, l’espoir de ne plus revivre les délestages était relégué dans les méandres de l’histoire des citoyens.
Depuis novembre 2017, les populations Conakry assistent impuissamment et sans une explication claire au « TOUROU TOUROU », comprenons par cette expression une « desserte rationnée » de l’électricité. Les populations traversent ainsi l’année 2017, pour entrer de plein fouet dans la nouvelle année 2018 dans une situation de délestage qui finit par déclencher une pression sociale, entrainant ainsi des manifestations de ras le bol à travers plusieurs quartiers de la capitale, même les plus inhabituels en matière de manifestation tels que la Camayenne, Landreah et environnants etc…..
A date, le Ministère en charge de l’Energie et de l’Hydraulique, et l’Electricité De Guinée (E.D.G), ne cessent de multiplier les communications sur cette situation qui, il faut le dire ne redore pas l’image du Gouvernement. Surtout quand on sait tout le battage médiatique qui s’était opéré autour de la réalisation et le lancement du barrage hydroélectrique de Kaleta, qui devrait venir en appui aux infrastructures de productions d’électricités existantes.
Aujourd’hui, l’impréparation, l’amateurisme et la gabegie, sont les critiques plus entendus à l’endroit du Gouvernement par ses plus fervents opposants dans la gestion et l’exploitation de la société E.D.G et de la capacité du barrage hydroélectrique de kaleta qui présente forcément des insuffisances pendant les périodes d’étiages.
Ce Mercredi, la salle de conférence de l’hotel Noom, a servi de cadre pour une Conférence de Presse de l’Administration Générale de la société E.D.G et de ses sept (7) directions conduites par l’Administrateur Général, Mr ABDENBI ATTOU.
Pour l’Administrateur Général, trois (3) axes se dégagent dans les objectifs, ceci pour permettre d’avoir une approche d’amélioration des activités de l’entreprise à savoir :
L’amélioration de la qualité de service qui passe essentiellement par :
- Répondre à la demande avec une production suffisante d’électricité
- Fiabiliser la continuité de la fourniture d’électricité
- Fiabiliser la qualité de la fourniture d’électricité
- Etendre la distribution d’électricité
L’amélioration de la performance commerciale :
- Augmenter les revenus
- Améliorer le taux de recouvrement
- Faciliter les démarches des clients
La réorganisation et le renforcement des capacités :
- Améliorer l’organisation et le fonctionnement
- Contrôler l’activité et maitriser le cout
Pour s’expliquer sur l’état actuel de la production et de la desserte en électricité de l’entreprise E.D.G, Mr ABDENBI ATTOU, dira qu’ « Entre 2017 et 2018, il y a nettement eu une évolution en faisant appel à l’énergie thermique, parce que comme vous le savez, l’énergie hydraulique pendant la phase d’étiage, nous avons une limitation de la production naturelle liée au fait de la baisse de la pluviométrie. Donc, pour compenser le déficit entre la production disponible et la demande de plus en plus importante, nous devons faire appel à l’énergie thermique en deuxième lieu et si tel n’est pas le cas on serait amené à faire du délestage puisqu’en électricité, il n’y a pas de stockage. Ce qui est produit doit être consommé de façon immédiate. Et c’est tant mieux si nous avons cette capacité thermique supplémentaire qui vient en courant 2018 même si on doit demander des efforts supplémentaires à l’Etat. Nous avons Kaloum 3, qui va produire 44MW supplémentaires, nous aurons 90 MW supplémentaires qui seront produit en 2018, et cela va réduire drastiquement le délestage malgré la période d’étiage. La demande en 2017 était de de 335 MW, c’était 245 MW en 2015 et rien ne peut nous empêcher d’atteindre 370 MW en 2018.
La conséquence de cela, c’est la part dans le mix de production : l’hydraulique en 2017 représentait 70% et le thermique 30% et en 2018 nous aurons 59% contre 41%. C’est une phase transitoire, probablement en 2019 dès que Souapiti va être mis en service la production hydraulique sera beaucoup plus importante avec le couple Kaleta-Souapiti. La production de Kaleta passera de 800 KWH annuelle à 1200 et 1400 KWH avec une augmentation d’environ 50%, plus la capacité de Souapiti elle-même.
Cet état de fait va diminuer le coût moyen de la production et qui contribuera à réduire le déficit structurel grâce aux infrastructures hydrauliques. Mais la phase 2018-2019, nous n’avons pas le choix puisque le pack de production hydraulique a atteint sa capacité maximale en étiage ; nous avons le réservoir de Garafiri que nous devons déstocker progressivement pour ne pas le préserver jusqu’à la fin de l’étiage au mois de juin et nous avons Kaleta qui fonctionne au fil de l’eau et qui doit être régulé par rapport au couple Kaleta/Garafiri et donc la capacité de production hydraulique est limitée et l’on doit faire appel au thermique. »
Il faut noter selon l’administrateur général que la comptabilité est au fixe entre la société Star Oïl et l’Etat.
Cette réponse explicative de l’Administrateur Général, résume en elle la complexité et le défi qui se présente à la Société d’Electricité De Guinée (E.D.G). On peut noter et le dire que la pression sociale et l’exigence des citoyens poussent les gouvernants à plus de communication intelligible dans leurs gestions.
Signé : Lamine TOURE, Directeur de publication
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