Le discours de Madame Aïssatou BALDE, Ministre de l’Environnement, des Eaux et Forêts, à l’Assemblée Nationale, au cours de la révision du code forestier national décrit la triste réalité.
Selon, Madame la Ministre « Le Plan d’Action National d’Adaptation aux Changements Climatiques(PANA) indique qu’en Guinée Forestière le taux de recule de la forêt observé entre 1981 et 2000 est de 2,1 %, alors que pour le reste du pays, il est de 0,5 %. Pour la mangrove, le taux annuel de régression est estimé à 4,2 %.
L’utilisation du bois comme source d’énergie domestique (bois de chauffe, sciure de bois et charbon de bois) constitue l’une des principales causes de déforestation en Guinée. Le prélèvement annuel de bois énergie, estimé entre 6.5 et 7 millions de tonnes, constitue une des causes de surexploitation des ressources ligneuses, ce qui fait que, des poches de manifestation d’une désertification sont perceptibles dans toutes les régions du pays.
Au cours de l’année 2000, plus de 7millions de tonnes de bois ont été prélevées pour des besoins énergétiques, soit, une superficie déboisée de 560.000ha (Rapport annuel de la DNSE, la consommation en combustible ligneux, en charbon de bois).
Un autre fléau environnemental constitue les feux de brousse non contrôlés. Entre 1995-1999, soit environ 5 Millions d’ha ont été brulés annuellement.
L’exploitation minière est aussi une autre cause de dégradation de l’environnement. De même, l’agriculture du type extensif, occasionne des défrichements considérables. Environ 10 000 ha de couvert végétal sont détruits chaque année.
Par ailleurs, la cuisson des briques est un facteur non négligeable de dégradation du patrimoine forestier national. Des fours à briques sont installés partout à travers le pays, notamment en haute Guinée. »
Au-delà, de la révision de la législation nationale, des actions concrètes ciblées doivent être engagées au profit de la sauvegarde et de la protection de l’écosystème. L’idée de la construction de ville verte doit animer les populations et se voir accompagnée par les pouvoirs publics.
La Ville de Conakry, jadis jalonnée d’arbres tout au long de ses artères présente un autre visage, par une occupation urbaine anarchique de son trottoir qui abritait les quelques arbres qui donnaient des espaces verts. Les trois grandes forêts (Kakimbo, Entag et des Eaux Forêts de Camayenne), se dégradent progressivement par une Urbanisation qui ne dit pas son nom et un oubli dans la politique du Gouvernement.
Signé : L.T
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