Conakry le 25 janvier 2018 : Cette deuxième journée du Forum de la diaspora guinéenne fut bouillonnant avec à travers les différentes interventions des participants provenant des différents pays d’Afrique, d’Europe, d’Amérique et d’Asie.
La consolidation de la cohésion nationale a été l’une des questions très largement débattue par les participants.
Pour Monsieur Diao Kanté, Honorable Député à l’Assemblée Nationale, chargé des questions des Affaires étrangères et des guinéens de l’extérieur, « cette question est dit- il rarement mentionnée dans les débats, mais en partant du postulat ou sans la paix, il n’y a pas de développement, il est claire que les relations qui se tissent entre les membres de la diaspora doivent forcément aller dans le sens de la consolidation de la cohésion sociale et nationale dans leur pays d’origine. » Il soutient que « tel a été le cas du Mali et du Burundi dans leur processus de réconciliation nationale par exemple dit-il ».
Monsieur Fodé Tass Sylla, pour sa part pointe du doigt la mauvaise organisation des associations (sérés, association communautaires etc…) en Europe et ailleurs qui dit-il sont purement communautarisées ou ethnicisées dans leur participation. Ainsi, pour lui, cela ne pouvait en aucun cas favoriser cet idéal de cohésion nationale.
Cette journée a également permis à notre dépêche de faire balader son micro à la recherche d’un modèle de réussite d’intégration au Maroc.
DSP : Bonjour Monsieur, pouvez-vous vous présenter à nos lecteurs ?
SOC : Je me nomme Cissé Sékou Oumar, je suis de nationalité guinéenne, marié et père d’un enfant de trois ans, je suis résident au Royaume du Maroc, depuis plus de douze ans. Je suis allé au Maroc dans le cadre des études depuis 2006 en tant que lauréat et boursier.
DSP : Dites-nous en quoi êtes-vous un modèle de réussite au Maroc ?
SOC : Si je dis au fait que suis un modèle de réussite, la première des choses est que parmi tous mes frères qui sont au Maroc, j’ai fait le choix de m’intégrer dans ce pays. Je ne me suis pas senti étranger dans ce pays.
Ma maman (paix à son âme) aimait me dire un proverbe, je cite « là ou vous avez 24 heures de vie, dites-vous que vous êtes chez vous. » fin de citation, le Maroc me la montré.
Le Maroc, m’a prouvé effectivement que j’étais chez moi que je n’étais pas en transit dans ce pays mais plutôt que c’était un pays d’accueil. Ce qui m’a poussé à m’intégrer dans ce pays comme si j’étais en Guinée-Conakry. C’est la formation que ce pays m’a donné que je pouvais en moyenne le lui donné à 50% et ramené 50 autres % en Guinée. Raison pour laquelle, j’ai eu le courage de créer mon entreprise aujourd’hui, et d’être un jeune entrepreneur parce que c’est une politique aujourd’hui du roi Mohamed V, que sa santé soit encore plus renforcée qui nous a intégré et qui nous a permis aujourd’hui de nous sentir à part entière marocain. C’est à dire la chaleur marocaine qui permet à cette communauté subsaharienne d’accéder facilement à tous les besoins sur le plan économique, culturel et social.
Nos employés de l’Ambassade font beaucoup d’efforts afin que nous ayons accès facile à tous les besoins, telle que : la carte de séjour qui n’est pas facile à obtenir, parce qu’il faut justifier son séjour.
Et moi aujourd’hui, je pourrai dire que mon modèle de réussite, est que j’ai pu construire ma vie en gérant mon entreprise au quotidien, avoir accès à mes marchés en soumissionnant à des marchés publics marocains et d’y avoir accès ; permettre aussi d’exporter des produits guinéens vers le Maroc et importer également des produits étrangers vers la Guinée, surtout des produits marocains. Et aussi, pensais à employer des guinéens qui sont encore au Maroc qui cherchent à s’intégrer.
DSP : Quels conseils pouvez-vous donner aux autres qui sont restés, qui veulent peut être faire comme vous ou autant que vous ?
SOC : Mon conseil en lui-même n’est pas grand, il faut juste qu’ils aient la volonté personnelle à s’intégrer. C’est commencer par se dire qu’ils ne sont pas étranger dans ce pays et qu’ils sachent ce qu’ils veulent, parce beaucoup d’entre eux restent dans leur pays d’accueil sans faire un choix et ce choix c’est l’ambition d’y vivre premièrement et la deuxième des choses, est de se créer un business, d’y croire et de mettre les moyens possibles comme on le dit souvent se doter des moyens de sa politique.
De l’élection du Président du HCGE
Le clou du Forum de la diaspora, ou l’évènement le plus attendu, est bien sur l’élection du Haut Conseil des Guinéens de l’Etranger et surtout l’élection de son Président.
Il a été ainsi procédé dans la foulée des débats et échanges à l’élection du président du Haut Conseil des Guinéens de l’Etranger, par les différents présidents de conseil des différents pays représentés, qui s’étaient retirés en conclave afin de donner une certaine sérénité au vote.
A l’issu de l’élection, la Présidence du HCGE, est revenue au Conseil des Guinéens de l’Allemagne, en la personne de son président Djémory Kouyaté, qui brigue ainsi, un mandat de deux ans.
Désormais, le Haut Conseil des Guinéens de l’Etranger, en abrégé HCGE devient l’organe consultatif des guinéens de l’étranger.
Dans une première déclaration, le tout nouveau président dira : « La Diaspora est condamnée à s’entendre, à s’unir au-delà de tous les clivages qu’on connait en Guinée. »
Il poursuit, « c’est de commencer à lancer un appel à ceux qui n’ont pas pu mettre leurs bureaux exécutifs en place dans les différents pays, à s’unir autour de la nation. »
Car pour le nouveau président du HCGE « c’est de l’unité nationale et de l’identité guinéenne qui est primordial et de savoir ensuite que la mise en place de ce haut conseil est notre institution qu’elle n’est pas pour le président, mais bien au contraire chacun de nous. On doit maintenant s’atteler à réfléchir à ce que ce haut conseil soit effectif et performant dans les résultats qu’on veut atteindre et ce qu’on veut proposer au Gouvernement dans sa politique de la gestion de la diaspora et de l’amélioration de la condition de vie de guinéens ».
Le Haut Conseil des Guinéens de l’Etranger HCGE qui a longtemps était le cheval de Troie de plusieurs hauts cadres des administrations passées.
La nouvelle équipe dirigeante qui s’apprête à relever le flambeau, n’a droit à aucune fausse note. Il y a peu de place à l’amateurisme, car le défi et les enjeux liés à la capitalisation de l’apport de la diaspora guinéenne à travers le monde au profit de la Nation et du pays appelle à plus de responsabilité. Les jours et les mois qui suivent seront les plus difficiles quant à la réalisation des objectifs à définir mais surtout dans la nature des relations à entretenir avec le Gouvernement.
Un souhait de bonne réussite accompagne le nouveau président et son équipe tout au long de leur mandat.
Signé : Lamine Toure, Directeur de Publication, www.dspguinee.org
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