Il est un constat très alarmant depuis quelques années que la dévalorisation, l’abandon total ou le manque de politique efficace envers les établissements publics d’enseignement du primaire et secondaire laissés pour leurs sorts dans plusieurs quartiers de la ville de Conakry pointe du doigt l’échec du système éducatif de notre pays.
La réussite scolaire et la réussite universitaire se prépare à la base, c’est-à-dire au primaire et au secondaire. L’image que nous renvoie l’état piteux des infrastructures, des maîtres qui a peinent savent s’exprimer dans la langue française, langue d’enseignement, nous laisse dubitatif de l’avenir que nous aspirons pour les plus jeunes.
A côté, l’on remarque une floraison d’écoles privées dans le primaire et le secondaire. Souvent, très souvent ce sont des concessions qui sont transformées pour la circonstance en des écoles de fortunes dans les quartiers de la ville de Conakry.
Sur l’ensemble, la prolifération des établissements privés d’enseignement est sans précédent avec des couts exorbitants de scolarité et une pédagogie qui laisse à désirer dans la qualité des cours donnés.
L’Etat s’est trop désengagé, même trop désengagé sans mesure réelle. On constate un laissé aller, qui ne tient pas compte de la carte scolaire. Bien que la ville de Conakry repousse ses frontieres, et que la densité de la population s’accroit, il n’y a presque pas eu de prévention par rapport aux domaines de l’Etat qui devraient en principe servir pour les services d’utilité publique tels que les centres de santé, les écoles, les centres d’intervention et de sécurité etc.
Cet état de fait se heurte a un faible niveau de vie d’une population qui pour la majeure partie vit sous le seuil de la pauvreté et de petite production marchande journalière dont les femmes assurent l’activité à plus de 80% pour les besoins de la famille.
Le paradoxe c’est que l’on ne peut pas encourager la scolarisation dans la politique gouvernementale et que les infrastructures publiques scolaires ne sont pas assez suffisantes pour absorber la demande scolaire. Dans l’existant dans les peux de salles de classes disponibles, les éléves sont à même le sol pour cause de nombre pléthorique. Des groupes se remplacent en cours du matin et du soir.
Nous devons admettre que les ressources humaines sont incontestablement le baromètre du levier de développement d’une nation.
Les conséquences de cette situation se ressentent dans les familles, dans la société, l’absence de politique efficace de valorisation ou la fuite de l’Etat dans l’enseignement primaire et secondaire au public favorise :
– Un arrêt prématuré dans la scolarisation de plusieurs enfants du à l’incapacité constante du payement des mensualités par leurs familles dans les écoles dites d’enseignement privé ;
– Accroit le taux d’analphabétisme
– L’abandon de scolarité des enfants entraine du coup une délinquance jeune dans les quartiers et les communes ;
– Le taux élevé banditisme et de la criminalité, car sans scolarité, il faut bien que les jeunes s’occupent ;
– Les jeunes désœuvrés tombent à la merci des politiques.
Il est très urgent aujourd’hui que l’Etat, à travers les ministères sectoriels concernés prennent au sérieux cet état de fait en procédant à l’identification de zone pouvant abriter la réalisation et la construction des établissements publics d’enseignement selon les besoins des différentes communes pour le bonheur de tout un chacun. Quitte à redéfinir ou revoir la carte scolaire.
A cette allure, l’avenir des tout petits, des jeunes en âge de scolarisation et le système éducatif sont hypothéqués. Seul, ceux qui auront les moyens d’envoyer leurs enfants à l’étranger bénéficieront des avantages d’une bonne éducation scolaire.
Ne soyons pas tout étonné de l’aggravation de l’insécurité dans notre pays. L’Etat n’assume plus sa fonction éducative, qu’il a désertée au profit des intérêts particuliers.
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