Conakry, le 10 mai 2023, s’est tenue à l’hémicycle du palais du peuple une plénière consacrée aux questions orales et écrites à l’attention du Ministre Julien YOMBOUNO, Ministre chargé du Travail et de la Fonction Publique. Cet exercice s’inscrit dans le cadre du contrôle de l’action gouvernementale par le Conseil National de la Transition, organe législatif de la Transition.
Il faut noter que cet exercice a déjà connu le passage : du Ministère de l’Industrie, du Commerce, des Petites et Moyennes Entreprises ; du Ministère de la Pêche et de l’Economie Maritime ; du Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage, et il va se poursuivre avec tous les départements sectoriels, selon un agenda convenu avec le Premier Ministre, Chef du Gouvernement, Dr Bernard GOMOU.
Jamais dans l’histoire des législatures qui se sont succédées en République de Guinée, un parlement, n’a pu véritablement assuré les fonctions de contrôle de l’action du Gouvernement, à travers la tenue des plénières consacrées aux questions orales et écrites.
Ainsi, le passage du Ministre Julien YOMBOUNO, était très attendu car la question de l’emploi demeure un souci majeur pour absorber le chômage que le pays. Mais également, les resultats des reformes enclenchées par la prise de responsabilité du CNRD.
Parmi la trentaine de questions posées, les Conseillers nationaux du CNT se sont attardés sur deux : le recensement biométrique des fonctionnaires de l’État et le recrutement à la fonction publique annoncé en toute pompe après sa nomination.
Sur la question relative au recensement biométrique, les représentants du peuple ont soulevé les difficultés des fonctionnaires se trouvant dans des zones où l’accès à internet est difficile à s’inscrire sur la plate-forme du Fichier Unique de Gestion de l’Administration et Solde (FUGAS). À propos, Julien YOMBOUNO a dit n’avoir pas reçu de plaintes d’une telle nature. Au contraire, indique-t-il, le système mis en place a fait que les agents des zones rurales ont été les plus nombreux à s’inscrire en premier sur cette plate-forme. Il a ajouté que la plate-forme a été réouverte (jusqu’à dimanche prochain) pour les agents qui n’ont pas encore pu s’inscrire.
Sur la question du recrutement à la fonction publique, lorsqu’il a annoncé avoir sortis du fichier « près de 17 000 » fonctionnaires mis à la retraite, le ministre de la Fonction publique n’a annoncé aucun nouveau recrutement. Julien YOMBOUNO a indiqué que le concours de recrutement sera fait à l’issue de l’opération de l’identification biométrique des agents de l’administration publique (d’ici « au 31 août 2023″) et que les besoins en ressources humaines ont déjà été exprimés par les différents départements.
Répondant toujours à la même question, le ministre du travail a fait savoir que la plate-forme FUGAS va comporter un onglet « concours » pour que l’opération soit faite aussi de façon virtuelle.
Les réponses du ministre ont suscité de nombreuses répliques. Le président Dr Dansa KOUROUMA et les honorables Conseillers, lui ont fait comprendre qu’il est inconcevable que l’on ait un tel vide (ndlr : « près de 17 000 » fonctionnaires sortis du fichier), et que les jeunes diplômés ne puissent s’attendre à un recrutement, étant donné qu’il y a des postes vacants notamment dans plusieurs services à l’intérieur du pays.
En réponse, Julien YOMBOUNO a dit que les remplacements se font au fur et à mesure qu’un départ (soit suite à un décès, soit un abandon de poste) est constaté. En gros, qu’il faut « connaître la masse salariale et l’effectif de la fonction publique » avant tout nouveau recrutement, selon Julien YOMBOUNO qui demande un peu plus de patience dans ce sens. Il a également signifié que pour des raisons de sécurité informatique, il ne saurait aller en détail.
Aussitôt, le président du Conseil National de la Transition lui a rappelé que la transparence oblige que toutes les questions soient répondues en plénière ou par écrit. Il a opté pour la dernière option avant que le président Dr Dansa KOUROUMA ne l’invite à faire en sorte que la Guinée soit dotée d’un fichier permanent car, poursuit le président du CNT, les nombreux recensements biométriques des fonctionnaires de l’État sont aux yeux des contribuables, une porte de sortie d’argent pour presque pas de résultats.
A SUIVRE !!!!!!!
Saa Joseph KADOUNO