Les magistrats s’en prennent vigoureusement à Alphonse Charles WRIGHT. Au 8ème jour du débat D’Orientation Constitutionnel, l’honneur est venu à l’Association des Magistrats de Guinée (AMG) de présenter sa contribution aux Conseillers nationaux en vu de l’élalaboration de la future constitution. Les propositions ciblent essentiellement le ministre de la justice dont les faits et gestes dérangent plus d’un au sein de l’AMG. Entre limogeage, menaces et instructions aux fins de poursuites judiciaires, ils en on assez. C’est pourquoi ils l’accusent de vouloir faire une transition dans une autre.
« L’AMG dénonce l’attitude du garde des sceaux qui est en train de mener sa propre transition dans cette transition avec pour corollaire : la théâtralisation, la désacralisation et la banalisation de la justice à travers les actes qui sont contraires à l’esprit de la prise de pouvoir par le CNRD. Les
publications intempestives des actes de procédure
en procurant des injonctions, ainsi que des actes
administratifs à loccurrence des actes de suspension des magistrats sur les réseaux sociaux au mépris de la loi, la volonté de traumatiser les
magistrats, de les humilier et les soumettre coûte
que coûte, constitue les indicateurs sérieux sur la
volonté du garde des sceaux de réécrire l’histoire de la justice guinéenne.
L’AMG dénonce les persécutions, les menaces et les chantages de décret contre les magistrats par le
garde des sceaux et interpelle avec différence les
autorités de la transition sur le malaise profond qui règne actuellement au sein de la justice guinéenne qui a besoin de sauvetage. L’exemple le plus éloquent est la persécution que
subit son président M. Mohamed DIAWARA et son
secrétaire général M. Abdoulaye Israël KPOGHOMO, arbitrairement suspendus de leurs fonctions et tendancieusement traduits devant le conseil supérieur
de la magistrature dans un climat de règlement de
compte », a déclaré le Secrétaire général de l’AMG, Abdoulaye Israël KPOGHOMOU.
Pour les motifs susmentionnés, « l’AMG recommande que les préalables de suspension des magistrats par le garde des sceaux soient vigoureusement attaqués par la future loi organique portant statut des magistrats et subordonnés à un avis préalable du conseil supérieur de la magistrature ».
Les magistrats guinéens ont aussi proposé de ramener à 15 au lieu de 20 actuellement, le nombre d’années d’ancienneté requises pour siéger à la Cour suprême. Ils proposent également un « appel à candidature » pour le recrutement des magistrats dans les différentes juridictions afin que les plus méritant puissent en bénéficier. « A défaut de promouvoir l’appel à candidature pour la nomination des chefs de juridictions et de parquets, l’AMG recommande qu’ils soient nommés, sur proposition du Garde des sceaux, Ministre de la justice et des droits de l’Homme, après avis conforme du CSM, mais de surcroit il faut ajouter une dernière étape qui est l’approbation des nominations par le parlement.
L’intérêt de cette innovation est de permettre à la Représentation nationale de mener des enquêtes de moralité et de personnalité autour des Magistrats devant occuper ces postes de responsabilité », renchérit A. I. KPOGHOMOU.
Évoquant l’indépendance des magistrats, il a souligné que la future constitution doit retirer au ministre de la justice garde des sceaux le pouvoir de donner des instructions « directement aux procureurs de la République » mais uniquement « aux Procureurs généraux ».
Saa Joseph KADOUNO