Ce matin, au regard des vives tensions que vit la Ville de Boké, notre rédaction a joint quelques citoyens pour savoir ce qui plonge cette partie de la Guinée dans une crise sociale qui semble pour l’instant ne pas trouver de solution.
En effet, depuis quatre (4) jours la ville de Boké est en proie à des manifestations violentes dont les causes relèvent de la frustration des citoyens de cette localité pour un manque criard d’eau et un délestage dans la desserte de l’électricité.
Selon les témoignages d’un résident les bâtiments et édifices publics, de la Mairie, de l’Électricité De Guinée (EDG), la Place des Martyres, la résidence du Préfet, les engins ou machines de la Société Minières de Boké (SMB) situés dans la localité de BARALADEN ou cette dernière est entrain d’aménager un pont métallique, ont été vandalisés. Les artères de la ville de Boké, font l’objet de barrage et à certains endroits sont barricadés par la population et les manifestants. Les commerces et les banques (BICIGUI…) sont fermés, ce qui fait de Boké une ville morte.
Selon notre informateur, le Gouverneur de Boké, le Colonel SIBA LELAMOU, au moment des faits est abonné absent, pour des raisons de santé de son épouse évacuée à Dakar au Sénégal. Quant au Préfet de Boké, sa résidence a été prise pour cible par les manifestants qui ont saccagés les lieux. Il a été amené de quitter sa résidence pour sauver sa peau.
Comme le souligne notre source, le Général Mathurin BANGOURA, Gouverneur de la Ville de Conakry, a été mis au pas par les manifestants, de la Localité de TAMARANSI et ce jusqu’à BOKE, sept (7) kilomètres à pieds.
L’arrivée de la protection civile et de quelques bidasses à Boké ne semble pas arranger la situation. Car des tirs semblent nourris entre les manifestants et les forces de l’ordre. Selon, le résident joint par notre rédaction, on dénombre six (6) cas de blessés par balles et un (1) décès enregistré. Aujourd’hui, jeudi 27 avril, est une journée sous tension. Car la population et les manifestants, se sont promis d’aller déposer le corps de la personne tuée à l’Escadron Mobil de la Gendarmerie.
A quoi devons-nous nous attendre pour la journée d’aujourd’hui ?
L’Etat semble absent à Boké, le Gouvernement passe sous silence les événements qui se déroule actuellement dans cette ville.
Plus grave, il règne à Boké une situation de non loi qui ne dit son nom. Les manifestants n’hésitent pas à s’en prendre à d’autres citoyens, allant jusqu’à leur retirer des effets personnels, saccagés leurs résidences et proférer des menaces sur leurs personnes.
L’Etat doit prendre ses responsabilités maintenant, en envisageant un véritable dialogue social avec les populations de Boké. Prendre en compte les revendications formulées. S’investir davantage dans la création et l’amélioration des conditions de vie des populations, qui dans leurs difficultés quotidiennes et le désespoir grandissant se sentent oubliées.
Signé : L.T
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