Conakry le 21 Avril 2022 : En conférence de presse à leur siège ce jeudi à Kipé, la coordination nationale du FNDC a réuni la presse privée pour faire un état des lieux de l’avancement de la période transitoire en Guinée depuis l’avènement du CNRD
Pratiquement près de huit mois depuis que le régime du professeur Alpha a chuté et que les militaires sont au pouvoir à travers le CNRD, beaucoup d’actes ont été posés parmi lesquels il y a des bons mais aussi des mauvais ; cependant le plus grand souhait du FNDC est la réussite de cette transition débutée depuis le 05 septembre 2021. Pour cela un travail a été abattu par notre coordination durant des mois dont la quintessence a été assorti d’un mémorandum et d’une feuille de route à présenter à la junte au pouvoir dixit Alseny Sylla Foniké Mengué coordinateur général du FNDC.
En effet le FNDC estime avoir salué les actes forts posés par le CNRD après sa prise du pouvoir au lendemain du 05 septembre 2021, ce qui a contribué à la libération de l’espace civique et politique avec la libération des détenus politiques et d’opinions ; le retour des exilés politiques, le recueillement sur la tombe des victimes des violences politiques, la liberté des réunions publiques, les rencontres avec les forces vives de la nation.
Le DÉSAMOUR ENTRE JUNTE ET FNDC
Mais pour Sékou Koundouno « le constat reste alarmant sept mois après la prise du pouvoir par le CNRD qui semble n’avoir tiré aucune leçon, ni de la récente transition guinéenne de Moussa Dadis Camara et de Sekouba Konaté, ni des tensions nées de l’obstination du président déchu de briguer un troisième mandat anticonstitutionnel qui ont ébranlé la Guinée.
- Ainsi la rédaction et l’adoption unilatérale de la charte de la transition
- L’absence de visibilité sur la durée et le chronogramme de la transition
- La gestion solitaire de la transition
- L’absence de cadre formel de dialogue politique entre le CNRD et forces vives de la nation sous la facilitation de la communauté internationale
- L’interdiction des manifestations
- Actes de récupérations et destruction des biens immobiliers supposés appartenir à l’Etat au mépris des principes de droit et des droits de l’homme ;
Sont pour le FNDC des comportements de velléités de la junte de rester longtemps au pouvoir et de conduire seule la transition, pouvant plonger la guinée dans une instabilité aux conséquences socioéconomiques sans précédents.
Aujourd’hui encore la perception d’une justice aux ordres pour neutraliser les acteurs politiques fait mine et la suspension récente du procureur général Charles Wright en est une illustration. Le manque de communication sur l’identité, le nombre et lieu d’inhumation des victimes du coup d’Etat du 05 septembres, sont des signes qui ne permettent pas d’être optimiste ».
Sur la feuille de route de la transition Ibrahim Diallo préconise trois étapes :
- Les activités courantes
Surveillance de l’équilibre macroéconomique ; création d’un cadre de dialogue et de concertation permanent entre la junte, les forces vives de la nation et la communauté internationale ; mise en place des organes de la transition et la gestion des affaires courantes de l’Etat ; ouverture des enquêtes judiciaires à l’effet d’organiser des procès pour les crimes de sang et les crimes économiques.
- Les réformes institutionnelles (3 mois)
- La reforme constitutionnelle en privilégiant la révision de la constitution du 07 mai 2010 et son adoption par voie référendaire
- La révision des lois organiques ayant des incidences sur le processus électoral (loi électorale, loi sur la cour constitutionnelle, loi sur la cour des comptes) pour retour rapide à l’ordre constitutionnel
- La réhabilitation des institutions de la république en priorité la Cour Constitutionnelle ; l’organe indépendant de gestion des élections ; la Cour des Comptes
- Le processus électoral (15 mois)
- Le fichier électoral sur la base du dernier audit du fichier électoral effectué par les experts de la CEDEAO et le recrutement d’un operateur compétent pour la révision de l’actuel fichier
- Pour des élections, l’ordre des scrutins proposés est la suivante : referendum constitutionnel ; couplage des élections communales et législatives ; élections présidentielles.
La coordination du FNDC table sur une durée de vingt quatre mois allant de la période du 05 septembre au 05 septembre 2023.
Dans un contexte de la reprise des manifestations, il est à craindre que le recours à la violence d’Etat puisse être privilégier par la junte pour étouffer et museler les voix dissonantes et s’éterniser au pouvoir ; d’où la nécessité de la présente alerte en vue d’une mobilisation nationale et internationale pour éviter le chaos martèle Sékou Koundouno.
Reste à savoir quelle va être l’attitude que le MATD va adopter face à cette pression du Front National pour la Défense de la Constitution qui avait beaucoup fatigué le régime déchu?
A suivre………..
Lamine Touré Directeur de publication
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